Nous sommes toujours en 1932, à Londres, en compagnie de Lady Victoria Georgiana Charlotte Eugénie.
Notre Lady Georgiana a toujours autant de difficulté à boucler ses fins de mois, elle loue ses services aux propriétaires de résidence chic afin de la préparer avant leur arrivée.
Deux mois après ses mésaventures, Georgie est de nouveau appelée à Buckingham par la Reine Mary. Une nouvelle mission se profite-t-elle pour Lady de Rannoch ?
David, le Prince de Galles et héritier du trône anglais, est toujours et encore sous le charme de Mme Simpson, l'américaine qui fait trembler la Reine Mary désespérée de voir son fils, un jour, rentrer dans le rang.
La Reine ne s'avoue pas vaincue et a invité la jeune Hannelore, Princesse de Bavière, à passer quelques semaines à Londres. Elle espère ainsi détourner David de la dame Simpson. Lady Georgina se voit confier le chaperonnage de la Princesse et avant de dire ouf se retrouve avec une invitée à Rannoch House …. sans domesticité, sans argent, sans chauffeur, sans aucune commodité pour ce genre d'accueil. Bien entendu, ces détails matériels ne sont pas le souci de la Reine d'autant que l'activité professionnelle de sa parente reste un secret.
Pour corser le tout, la princesse bavaroise débarque du train accompagnée de sa femme de chambre revêche et de son chaperon-dame de compagnie, la Baronne Rottenmeister de fort méchante humeur.
Commence alors pour Lady Georgiana un vrai casse-tête pour parvenir à juguler les extravagances de la jeune fille à peine sortie du couvent où elle vient de passer dix années à étudier.
La Princesse Hannelore de Bavière s'exprime dans un anglais très cru, aux accents américains, la faute aux films de gangsters qu'elle dit avoir vus et revus. La Princesse Hannelore de Bavière est une dépensière dotée d'aucune limite mais d'une fâcheuse tendance à quitter un grand magasin avec un article sous le bras. La Princesse Hannelore de Bavière est à l'image d'un jeune chien en pleine crise d'adolescence refusant d'être astreinte à l'Etiquette et désirant arpenter Londres de long, en large et en travers. En un mot comme en mille, la Princesse Hannelore de Bavière est une épine dans le pied de notre charmante Lady de Rannoch d'autant plus que son obsession est de rencontrer des hommes jeunes et sexy.
Les arias de Georgie s'enchaînent : une échauffourée au Speaker's Corner à Hyde Park entre orateur et sympathisants socialistes et chemises noires ; une fête branchée dans un appartement huppé au cours de laquelle un invité chute après que la rembarde du balcon ait cédé ; la découverte, dans une librairie de livres anciens, du corps du jeune homme rencontré à Speaker's Corner, par la Princesse Hannelore ; la mort de la Baronne Rottenmeister au cours d'un séjour à la campagne, non loin de Cambridge. L'incident diplomatique entre l'Angleterre et l'Allemagne pourrait être prêt à éclater.
Heureusement, son grand-père et sa voisine viendront lui prêter main-forte en cuisine, son frère lui allouera une somme pour la logistique – Georgie a usé d'un zeste de chantage – et ce cher Darcy sortira de nulle part pour la tirer d'affaire à chaque moment crucial.
Une fois encore, Rhys Bowen dresse une galerie de portraits plus truculents les uns que les autres. Elle fait monter en puissance le mystère, organise autour de son héroïne de multiples situations allant du cocasse à l'angoisse extrême.
Lady Georgiana acquiert une épaisseur dans son rôle d'enquêtrice discrète au service de Sa Majesté, elle est de plus en plus perspicace tout en conservant une certaine candeur.
Le contexte historique est présent par petites touches savamment réparties : le Speaker's Corner ou « Coin des orateurs » est un « espace réservé au nord-est de Hyde Park où chacun peut prendre la parole librement et assumer un rôle temporaire d'orateur devant l'assistance du moment. Il fallut attendre 1872 pour que le gouvernement reconnaisse le besoin ressenti par la population de se réunir en public pour donner libre cours à des discussions. » (source Wikipédia), les Chemises noires ont participé à plusieurs coups de force, les complots socialistes instigués par les activistes soviétiques ne devaient pas être inexistants.
1932, un an avant l'accession d'Hitler au pouvoir en Allemagne, est une année où tout peut basculer, où les équilibres peuvent être rompus.
D'aucuns estimeront que l'auteure affleure la situation des femmes sans véritablement creuser. Dans « Son Espionne royale et le mystère bavarois », une scène de tentative de viol est décrite ainsi que de nombreux gestes déplacés à l'encontre de jeunes filles de la part de l'hôte accueillant la partie de campagne. En quelques lignes, l'héroïne montre sa gêne lorsque son hôte la « pelote » car elle ne sait pas comment réagir tout en restant une Lady.
Georgie se retrouve, lorsqu'elle est sur le point de se faire violer, face à la quadrature du cercle : flirter gentiment sans pour autant être libertine. Bélinda est l'antithèse de Georgie : elle assume sa liberté sexuelle, ses choix masculins et son langage cru. La première ne recule devant aucun plaisir tandis que la seconde ne souhaite perdre sa virginité qu'avec un homme dont elle sera amoureuse. En effet, Georgie ne veut pas devenir comme sa mère allant de mari en mari.
La chute du roman est un petit régal et distille un élément qui pourrait donner un élément de réponse quant à la propension de Darcy à tomber à pic dans de nombreux moments difficiles pour Georgie.
Traduit de l'anglais par Blandine Longre
Quelques avis :
A la page des livres Violaine Pativore Sélectrice Laety Ramettes Maeve
Lu dans le cadre
4 commentaires:
Oh oui toute une chouette serie...
C'est vrai. Cependant, pour le 2ème cosy mystery du mois, je changerai de crèmerie pour ne pas me lasser.
oh oui cela reste repetitive....;)
Je n'ai pas encore lu les aventures de Lady Georgiana mais ça ne saurait tarder, j'ai le premier tome dans ma PAL ! Est-ce que tu envisages de lire la suite bientôt ?
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